Les roues sont montées juste
avant le réveillon pour finir l’année 2012 en beauté ! L’année 2013
commence pour nous sur les chapeaux de roue ! Le programme de ce mois de
janvier n’a pas prévu de nous ménager entre démarches administratives et
mécanique intensive pour faire avancer les travaux.
"Objectif Science International" : pour la nature et dans l'aventure
Pour intégrer l’OING comme nous l’avons prévu, nous devons passer par un certain nombre d’étapes et nous pourrons ainsi devenir Educateurs Scientifiques… Un entretien téléphonique validé qui nous amène à l’atelier suivant : l’écriture d’un article scientifique à diffuser sur les sites de l'OING qui va nous prendre aussi un certain temps…. Ce sera l’occupation des journées pluvieuses ou les jours de flemme mécanistique !
La Norvège est bien sûr notre source d’inspiration avant de découvrir de nouvelles terres ! Moi c'est la tête dans les étoiles avec un article sur le soleil et les aurores boréales tandis qu’Alex, plus pragmatique, s'inspire de nos mésaventures au Svalbard face à l’ours polaire pour détailler les dispositions à prendre pour une future expédition...
Un visa B2 pour la route 66
Jeudi 10 janvier, 16h, nous prenons la route de Lourdes vers la place de la Concorde à Paris. Notre rendez-vous est prévu le lendemain à 11h à l’Ambassade Américaine pour un entretien afin d’obtenir un visa B2 ( visa valable 10 ans qui nous permettrait en 2015 de rester 6 mois aux USA). Après deux tours de manège au rond point à cause du plan Vigipirate, nous y voilà ! 2 semaines de préparation de la paperasse, C'est parti pour une vraie immersion d’une journée aux Etats-Unis. Passage de la sécurité, vérification des passeports, prises d’empreintes, nous passons la frontière et les checkpoints haut la main. Ouf ! Puis c'est l'attente, la boule au ventre, inquiets d’aller se gagner ce visa….
Car
il faut vraiment se le gagner ce visa ! Nous avions focalisé sur le fait
qu’il fallait montrer que nous n’avions pas l’intention de rester sur leur sol.
Nous sommes donc arrivés avec notre dossier sous le bras pour présenter notre
séjour américain comme faisant partie d’un tout qui nous amènera à traverser
véritablement le continent… sans s’éterniser aux Etats-Unis donc !
Malheureusement, l’officier consulaire retient qu’il nous faut une certaine somme d’argent nécessaire à l’intégralité de notre voyage... Il ne comprend pas trop non plus pourquoi nous nous y présentons si tôt... Nous avons ce qu’il faut pour vivre sur le territoire des États-Unis pendant 6 mois, mais pas encore pour la totalité de notre parcours… Voilà notre faille, là où nous ne l’attendions pas et voici l’officier consulaire qui s’y engouffre… Il remplit devant nous un nouveau papier : « revenez avec vos copies de compte quand vous aurez cet argent »… Quelle déception en sortant de l’ambassade !
En quittant Paris, nous essayons de relativiser… L'aller-retour à Paris en 24h nous fait un peu courber l'échine mais il est vrai que nous aurions pu avoir un refus catégorique, ce qui est assez fréquent... Notre dossier de demande de visa reste ouvert, nous avons un délai d’un an pour revenir, c’est plutôt positif au final, n’est-ce pas ? Nous reviendrons donc !
L'opération du moteur à cœur ouvert
Sitôt rentrés, je repars vers Lourdes pour mes deux semaines de stage hivernal pour le diplôme d’Accompagnateur en montagne. Deux semaines à s’entrainer en raquettes à la recherche de victimes d’avalanches (casse-gueule...) et à apprendre à connaître la neige et les dangers de l’hiver (pas mal par risque 5 au BRA...). J’y pars le pied lourd sachant qu’Alexandre pendant ce temps-là va avancer les travaux sans moi ! Il a prévu de transporter le moteur chez Florent Rivière d’Egal16 à Muret où il va pouvoir complètement le démonter, ce à quoi je ne vais pas pouvoir participer…
Le démontage du moteur, pièces par pièces... Christophe inspecte la culasse |
Une
semaine entière à démonter l’intégralité du moteur et à commencer son
nettoyage. Alexandre est bien aidé de Florent et Christophe qui le laissent
faire seul. Mais ils ne manquent pas de venir jeter un coup d’œil derrière son
épaule et lui filer un coup de main dès que nécessaire. Le moteur déposé sur
deux palettes, Alexandre travaille dans un coin de l’atelier tandis qu’autour
de lui tout sent bon le 4x4 : Hdj100, Hdj 80, Jeep Grand Cherokee, Hilux,
Lj, moteur de Bj 4 cylindres… Les travaux vont bon train sur ces véhicules dont
il est très agréable d’entendre vrombir les moteurs le soir au moment de les
rentrer tous dans l’atelier pour la nuit.
Et voilà ce que ça donne un moteur en pièces détachées |
Mais il est un temps à ne
pas manquer à Egal16 depuis qu’Alexandre y travaille, c’est le temps du
4h ! C’est donc une tradition bien instaurée maintenant que j’arrive de
Lourdes le jeudi soir avec une boîte remplie de cookies maison pour
ravitailler ces hommes sans oublier Valérie, la patronne. Comme quoi pas de
mécanique sans convivialité et un bon goûter ! Et il faut croire qu’un bon
goûter aide à bien travailler : atteint de la
« perfectionnite », Alexandre nettoie le moteur à fond et quelle joie
pour moi, qui suis en montagne à ce moment là, de recevoir un mms avec la photo
du moteur repeint. On peut dire qu'il ne laisse pas indifférent ce
moteur avec cette belle robe argentée !
Un moteur repeint et un carter tout propre |
D'inox et d'acier
Mi-janvier
commence pour Alexandre une formation de 7 semaines en soudure à Toulouse.
Objectif : profiter de ce temps pour créer notre nouveau réservoir et les
pare-chocs avant et arrière. La journée à la formation, il prépare, plie,
découpe et soude les différentes pièces de métal qui prennent petit à petit
forme.
La maquette en carton du futur réservoir |
Un réservoir juste pointé... pour ensuite le souder |
Et voici le résultat : un réservoir qui a trouvé sa place ! |
Toujours
prévoir dans la semaine un ou deux allers retours vers Montauban pour vérifier
les mesures et le bon ajustement des éléments par rapport au châssis ou à la
caisse ! Sinon, dès qu’arrive 16h30, Alexandre file, furtif, à travers les
fameux bouchons toulousains vers Muret où l’attend le moteur.
Maintenant, il n’y a plus qu’à remonter pièce par pièce notre jeune moteur qui avait, effectivement, ses 250 000 kilomètres. Le colis de pièces neuves d’Euro4x4parts arrive à point et dans la lancée continue la rénovation. Et oui, c’est bien une rénovation complète que nous faisons au final ! Conseillés par Georges Graciet d'Euro4x4parts lorsque nous nous étions rencontrés à Valloire au salon du 4x4 en Août dernier, nous désirons bien faire les choses au sujet de la révision du moteur. La culasse est rectifiée, nous changeons les coussinets de bielles, du vilebrequin, refaisons la segmentation au niveau des pistons et bien d'autres étapes encore…
Le vilebrequin a retrouvé sa place initiale, prêt à tourner pour de bon |
Le dessus de la culasse |
Et le dessous côté pistons |
Ce sont malheureusement les coussinets d’arbre à came qui vont aujourd’hui doublement nous freiner dans notre élan. N'ayant pas encore eu le nez dedans, mon regard neuf sur le moteur m'a fait remarquer que nous n'avions pas vérifié les coussinets... Du coup, il a fallu les commander et les attendre... Non, nous ne pourrons pas remonter le moteur sur le châssis le week-end prochain, c’est-à-dire le week-end du 23 et 24 février avant que Alex parte continuer sa formation à côté de Marseille… Les trois premiers coussinets ont été replacés sans problème… enfin… sans compter qu’il faut aligner le trou d’huile parfaitement avec un outil confectionné pour l’occasion et que ce n’est pas une mince affaire ! Ce qui fait perdre quelques cheveux à Christophe, Alexandre et Pierre, un habitué d’Egal16 présent pour l'occasion...
J’ai trouvé la bonne place d’ailleurs pendant ce temps-là puisque je nettoie les carters supérieurs du moteur, tranquillement dans mon coin, bien à l’abri des coups de gueule de ces messieurs ! Malheureusement, le dernier coussinet s'est ovalisé en voulant le placer et du coup, il faut recommander le jeu complet et attendre d’avoir les nouvelles pièces pour avancer…
Ce sont des aléas qui font toujours râler quand on a l’impatience de tourner la clé pour démarrer le moteur… Mais on est sur la bonne voie et nous n’avons jamais été aussi près du but ! Et de Muret, de Montbartier et de Montauban, vont être bientôt rassemblées toutes les parties du HJ61 pour enfin entendre vrombir notre 12HT que nous allons devoir roder… Enfin, « devoir » c’est un grand mot… 5000 kilomètres à travers la France à bord de notre Gaillard Galopère, ça n'a rien d'une contrainte !