Le mois de novembre qui
vient de s’écouler a été l’occasion pour nous d’un petit tour de France. Une
grande boucle nous attendait. Un sacré emploi du temps optimisé pour faire rentrer dans le peu de temps que nous
avions devant nous, un maximum de rendez-vous importants.
Tout d’abord, le retour chez
Florent à Egal16 était une nécessité afin de respecter les démarches
post-rodage. Les culbuteurs mal réglés avaient tendance à faire un bruit
spécial que Florent connaît bien au milieu du doux ron-ron de notre
61.
Démonter les collecteurs de turbo
puis le cache-culbuteurs... c'est le moment d’une surprise de plus : une
nouvelle pièce fendue au niveau du clapet d’admission d’air. Une présence
d’huile nous avait parue suspecte à l’arrière de cette pièce. Là, nous
étions sûrs, elle était bien cassée. Qu’il est bon d’avoir du temps devant
nous avant notre départ quand on fait ce genre de constat. Les six mois qu’ils
nous restent vont être plus qu’utiles pour parfaire au mieux notre départ. Ainsi, c'est éviter de partir à la va-vite sans avoir pu prendre du recul sur notre
préparation.
Pour nous, les culbuteurs ça
se règle à deux et alors commence une douce synchronisation :
« ça passe, ça passe plus, ça passe, serre, desserre, serre un tout petit
peu, desserre un tout petit peu… Mais tu as trop serré ça ne passe
plus ! ». Une fois terminé le réglage, c’est le tour des roulements des
roues. Remontés comme nous les avions démontés, nous ne connaissions pas les
subtilités d’un réglage de roulements. Ils étaient bien neufs par contre. Nous les
avions changés un an auparavant dans le froid de notre garage aux 4 vents à
Montbartier. Mais nous devions avoir besoin de nous réchauffer pour les avoir serrés comme cela. Le réglage fut l’occasion de remettre des
rondelles et des écrous neufs, subtilement serrés ensuite par Florent. Ne lui échappe pas le constat qu’un moyeu débrayable ne peut pas
fonctionner... Bien sûr, il n’est pas monté correctement. J’avais trouvé cela un peu trop facile il y a
un an… Comme quoi, on a beau faire les choses tous seuls, une bonne
vérification par Florent avant de reprendre la route est nécessaire !
Le patron doit
quitter plus tôt le garage pour se rendre à la Transmadiranaise, où c'est enfin à
son tour de se faire plaisir avec 4 roues motrices dans du bien gras. De notre côté, nous reprenons
la route vers Montbartier. Nous avons à nous atteler aux derniers préparatifs
avant le montage de l’aménagement le lendemain. Le plancher recoupé aux bonnes
dimensions, il est prêt. Nous pouvons prendre la route vers Béziers où nous
attendent Monika et David.
Une partition que nous jouerons à huit mains pour
monter, démonter, remonter, recouper les différents éléments de l’aménagement
et permettre que tout trouve sa place. Bien évidemment, quelques
réorganisations sont à faire. Mais finalement, le résultat est à la hauteur
de nos espérances. Nous connaissions le travail de Monika et David, nous sommes
maintenant très heureux de le retrouver dans notre véhicule. Et une bonne
journée comme celle-là se termine, dans la bonne humeur, en trinquant avec de la
vodka polonaise ! Avant de savourer notre première vraie nuit dans le 4x4
équipé d'un vrai lit !
Le lendemain, un petit coup de main à Monika et David pour de la mécanique et du
rangement, et c'est l'heure de se quitter. La
route nous appelle de nouveau en direction des Alpes.
Grenoble, Albertville,
Grenoble… Quelques jours à sillonner les routes entre l’Isère et la Savoie avec
de très sérieuses intentions. Déjà, s’équiper de LA paire de chaussures et de
LA paire de fixations de ski pour les surfaces enneigées que nous découvrirons
tout au long de notre périple. Une bonne adresse nous y attend et nous le
recommandons chaudement à tout professionnel de la montagne. Puis, c’est Ulrich
qui nous reçoit dans son atelier de Camp-Car pour faire un point sur l’aspect
« énergétique » de notre Gaillard. Non ce n’est pas de litres de
Gazole consommé dont nous parlons mais de Watt et d’Ampères surtout !
Batterie auxiliaire, convertisseur, chauffage Webasto, chauffe-eau, pompes à
eau, douchette, lampes etc… nous passons au crible tous les aspects de notre
installation électrique, en essayant de visualiser le tout au mieux, entre les meubles
présents les passages de tuyaux et la place des équipements. Nous partons de là
en y voyant beaucoup plus clair après cette mise à plat avec Ulrich. Nous aurions vraiment aimé faire le montage de tous ces éléments avec lui.
Malheureusement, notre planning plus que serré ne nous permettra pas de refaire
mi-décembre un aller-retour Lourdes-Ste-Hélène-sur-Isère. Nous avons besoin de
nous ménager et nous sentons la fatigue qui nous gagne un peu plus en quittant
les Alpes.
De retour sur Muret le
lendemain, Compresseur et Schnorkel ne nous facilitent pas la tâche. Les choses
n’avancent vraiment pas comme l’on voudrait. Et le temps manque toujours…
Surtout que de nouveau, nous avons un ultimatum. Le 29 décembre prochain, nous prenons
la route du Maroc avec Pierre, le fameux coéquipier de Florent au Rallye des Pionniers. Nous allons suivre la course de l’Africa Eco Race où
Florent est mécanicien attitré de certains Buggys. Nous ne traverserons pas la
Mauritanie ni le Sénégal, mais nous voilà engagés avec Pierre pour se
familiariser avec les pistes du Maroc. Nous pourrons apprécier de près les émotions de cette
course qui correspond à l’ancien Paris-Dakar. Mais surtout, nous ferons notre première
expérience d’un Gaillard équipé et prêt au départ ! Ce sera le test ! De
même que Pierre, habitué du Maroc, nous laissera jouer à nous orienter avec
notre nouveau GPS, le Globe 800S, tout fraichement reçu des ateliers de
Globe4X4. Lui, nous suivra avec une certaine tendresse paternelle que
nous apprécions beaucoup.
Mais déjà, la route nous
appelle encore. Mais c’est la voie des airs cette fois ! Nous esquivons du
mieux que nous pouvons les bouchons toulousains. Ceux-là, nous nous y ferons
jamais... Et nous arrivons tout juste à l’aéroport pour nous envoler pour Paris. Dans les airs, beaucoup moins d’embouteillages et en une heure, nous foulons le tarmac d’Orly. Nous sommes
prêts à nous présenter, place de la Concorde, onze mois après notre premier rdv à l’ambassade des
Etats-Unis, pour y récolter notre Visa B2 que l’on nous avait refusé en janvier.
L’objectif : apporter les documents complémentaires qui nous avaient
manqués auparavant et repasser le test de l’entretien.
Vendredi 15 heures, nous
nous présentons comme cela est écrit sur le papier avec les documents
complémentaires. Toutefois, personne nous avait précisé qu’il fallait prendre
un rdv pour l’entretien… Il est 15 heures, les consuls ne sont plus présents et
nous ne pouvons donc pas avoir
d’entretien qui serait la clé pour notre Visa… Etre à l’ambassade des
Etats-Unis a quelquechose de très officiel et d’assez impressionnant… Là nous
vivons un moment que nous trouvons injuste et auquel il n’y a aucun responsable… Sur le moment, nous baissons les bras très très bas...
Et pourtant une solution.
Avant que la décision de clôture de notre dossier intervienne, on nous avait proposé un rdv 4 jours après…
Il ne nous était pas forcément possible de revenir. De même, décider alors de vivre 4 jours à
Paris risquait d’être un peu difficile à assumer quand on est sans domicile…
Pourtant en sortant, Alexandre passe un coup de fil et la lueur d’un retour
commence à nous éclairer. Nous repassons par la case fouille et l’étape
« rien à déclarer » avant de retrouver au guichet un homme gêné de
nous annoncer qu’il vient de clore notre dossier… Il est presque 16 heures, un
vendredi soir… C’est compliqué pour lui de faire un retour en arrière alors que
c’est bientôt les congés du week-end… mais nous venons quand même de Lourdes… Il fixe alors le rdv 3 jours après. Nous retrouvons plus sereins un couple d’amis pour flâner
au Marché de Noël des Champs-Elysées. Rien ne vaut un bon petit réconfortant et nous savourons alors des crêpes au Caramel au Beurre Salé. Nous décidons alors des conditions de notre retour qui ne pourra pas excéder 24 heures compte tenu de nos obligations... En fourgon avec la fatigue de 1500 kilomètres de
route ? Ou un aller/retour dans la journée par la voie des airs ?
Mais le Visa n’est pas gagné encore. On nous a un peu oublié à l’ambassade alors que le rdv était fixé… Décidément… Encore une fois, nous serrons les fesses sur notre chaise en croisant les doigts, toujours pas libérés de cette pression que génère pour nous ce fameux Visa B2… Le mérite-t-on vraiment pour qu’il soit si dur et laborieux à obtenir ? Sommes-nous encore venus pour rien ?... Nous nous manifestons au guichet et enfin, on nous reçoit… La consule devient notre libératrice. Elle nous écoute puis s’éclipse. Elle revient avec son chef qui, de toute son autorité, vient nous rappeler que nous avons interdiction de travailler et que de toute façon, nous sommes fichés. Il exprime alors le fait que cette jeune femme a bien envie de nous donner ce visa… Et nous la voyons esquisser un sourire. Merci…
Un Visa qui nous ouvre les portes des Etats-Unis... Un peu de répit avec les Visas Vacances Travail pour le Canada qui sont en suspend, l'ouverture n'ayant lieu qu'en janvier... Et un conteneur qui nous ouvre les portes pour le mois de mai avec la société Long Cours ! Voici une belle récolte de bonnes nouvelles pour ce mois de Novembre qui se clôture !
Bon, ce mois de décembre commence par une grosse frayeur. Ce piratage qui nous coupe tout accès à notre boite mail et notre site... Dans la foulée, le cardan de notre fourgon tout dévoué qui casse... Cette mauvaise journée est passée et tandis que l'on écrit ces mots, de bonnes surprises viennent inonder notre boîte mail enfin retrouvée ! Les accessoires électriques commandés avec Ulrich de Camp-Car sont sur le chemin d'Egal16. Nous y bricolerons à partir du 16 pour préparer notre départ. Et Tony de James Baroud nous gâte en cette fin d'année avec une tente de toit que nous pourrons baptiser au Maroc !
Nous vous retrouvons très bientôt en 2013, avant la fin de l'année !
Les Gaillards